Psychomotricité

 

Introduction, par Bernard Dan

La psychomotricité représente l'ensemble des fonctions d'intégration entre le développement psychologique et celui de la motricité. Communément, ce terme désigne également une discipline paramédicale qui vise à favoriser cette intégration. Les séances peuvent se faire avec l'enfant seul ou en groupe. Elle encourage l'enfant à l'exploration des éléments qui l'entourent. Il vit l'expérience du plaisir du mouvement ou celui du calme. Il court, grimpe, saute, glisse, se balance, se livre à des jeux d'équilibre, etc.

Il éprouve ainsi des sensations particulières et des émotions diverses. En jouant, il apprend à s'exprimer avec son corps et donc à développer sa communication. L'élaboration de la pensée abstraite et symbolique est facilitée. Et la relation avec l'environnement et avec les autres peut se diversifier. L'enfant développe son inventivité. Il découvre comment faire connaître ses désirs. Il s'initie au partage, à ses limites et celles des autres, aux règles et aux joies de la vie en groupe.

La psychomotricité est un traitement particulièrement bénéfique à la plupart des enfants qui ont le Syndrome d’Angelman.

Elle peut notamment favoriser le développement de leur motricité, de leur communication, et canaliser ou atténuer leur hyperactivité.

  Motricité manuelle

La motricité manuelle peut être un objectif lorsque l’enfant est suffisamment libéré de ses mouvements involontaires. La préhension peut être en pince incomplète.

Il peut arriver qu’il persiste assez longtemps des comportements oralisés d’exploration des objets ; on doit alors guider vers plus de manipulations en proposant un travail de renforcement des sensations tactiles et kinesthésiques.

Lorsque qu’il effectue une tâche assis à une table, on s’assurera que ses pieds reposent bien à plat au sol (et pas seulement l’avant-pied), les cuisses fléchies à 45° par rapport à la jambe.

Le poids du corps se situe légèrement sur l’avant car cela autorise un meilleur placement du bassin et donc un maintien plus aisé du dos ; les épaules doivent rester basses (pas d’appui des coudes sur la table).

On trouvera ici quelques pistes de travail à explorer :

Travail actif

  • Les différents lancers et roulers sont à la fois très appréciés et permettent une exploration très diversifiée des mouvements possibles au niveau des membres supérieurs.  
  • On sollicite le lancer en cloche, en extension, vers le bas, on fait varier les objets (balles, ballon, petits sacs, anneau, frisbee,  etc ...), leur poids, leur taille, etc ... De même, on peut faire varier la posture de réception ou de lancer : debout, assis sur une chaise, assis au sol, à genoux, et même allongé. En effet, le décubitus dorsal permet de restaurer la sécurité (pas de déséquilibre possible) de travailler la kinesthésie (sensations du dos accentuées par le feed-back du contact au sol), et de déverrouiller naturellement l’épaule ce qui permet une élévation plus aisée des bras. Bien entendu, il faut veiller à ne pas faire intervenir trop tôt des paramètres de changements de direction ou de vitesse, qui nécessiteraient un déplacement du corps du sujet ou un réajustement trop rapide des composantes motrices initialement programmées.  
  • Utilisation des rubans  
  • Technique graphique d’extension (TGE) qui permet de mieux visualiser la trajectoire du mouvement par le tracé graphique. Cette méthode permet aussi une meilleure régulation de la posture. Elle peut ensuite déboucher sur une création artistique.  
  • Des exercices de kinésiologie. Ils facilitent les coordinations et les dissociations, et mobilisent le contrôle de l’attention kinesthésique.  
  • Des jeux de " percussions corporelles". L’enfant effectue ou reproduit des rythmes à des différents étages corporels

Travail passif

  • Mobiliser les différentes articulations en leurs imprimant des mouvements doux, lents et parfois inattendus pour le patient. Ce travail exige une acceptation du contact, ce qui peut ne pas être évident d’emblée.  
  • On peut proposer à l’enfant d’explorer notre propre mobilité des membres supérieurs en le laissant nous manipuler à son tour  
  • Travail d’enchaînement des enroulements ou de tapis.    
  • Travail en position de chevalier servant afin de rééquilibrer les ceintures.  
  • Travail à genoux dressés avec l’utilisation par exemple d’un ballon qui permet d’avoir un bon contrôle de l’équilibre.

L’AFSA et les familles touchées par le syndrome d’Angelman ont besoin de vous. Afin de les aider, plusieurs moyens sont à votre disposition

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