Epilepsie

Epilepsie

Qu’est ce que l’Epilepsie ? L'épilepsie est caractérisée par la survenue répétée de crises d'épilepsie, elles-mêmes témoins de périodes d'activité anormale du cerveau. Au cours d'une crise d'épilepsie, l'activité électrique du cerveau échappe aux contrôles habituels. Ce dysfonctionnement peut affecter une partie du cerveau ou sa totalité. Il peut se manifester sous différentes formes de crises d'épilepsie selon la partie du cerveau qui est concernée: secousses, regard vague, perte de connaissance, chute, convulsions, etc. Cependant, le patient peut avoir des secousses, le regard vague, des chutes ou d’autres comportements inattendus sans que ceux-ci constituent des crises d’épilepsie. Aussi est-il important de distinguer de tels événements non épileptiques de réelles crises. L'activité épileptique du cerveau peut être enregistrée sur un électroencéphalogramme. Les crises d'épilepsie sont un signe plutôt qu'une cause de fonctionnement anormal du cerveau. En elles-mêmes, elles ne nuisent donc pas au cerveau sauf si elles sont fréquentes ou prolongées. L'épilepsie doit être traitée par des médicaments qui agissent en renforçant les mécanismes de contrôle naturels du cerveau. Ces médicaments ne guérissent pas l'épilepsie mais ils diminuent le risque d'apparition des crises. L’épilepsie dans le syndrome d’Angelman : Le syndrome d’Angelman est le plus fréquent et le mieux connu des syndromes génétiques avec épilepsie spécifique. Des anomalies électro-encéphalographiques non spécifiques mais très caractéristiques sont présentes dans plus de 90 % des cas et même avant les crises. Elles peuvent alors faire évoquer le diagnostic lorsqu’un EEG* a été demandé chez un nourrisson en raison d’un « retard psychomoteur ». Ce sont des ondes lentes et pointes lentes de haut voltage, à 4–6 Hz, diffuses et continues. D’autres patterns sont également évocateurs : bouffées de pointes ondes lentes à 3–4 Hz, à prédominance occipitale, survenant à la fermeture des yeux ou bouffées d’ondes lentes et pointes ondes lentes très amples à 2–3 Hz, à prédominance bi-frontale. Les crises épileptiques débutent en règle générale avant 3 ans, mais leur apparition chez des enfants plus âgés est possible aussi. Ces crises sont souvent brèves et frustres, et peuvent parfois passer inaperçues. Chez les nourrissons, on note des convulsions fébriles. Tous les types de crises ont été décrits dans le syndrome d’Angelman : - absences atypiques (regard fixe, secousse des paupières, tremblement des lèvres), - crises atoniques (chute, enfant hypotonique, brève perte de connaissance), - crises myocloniques (tremblement des extrémités, des paupières), - crises tonico-cloniques généralisées (secousses rythmiques), - crises hémicloniques, - crises réflexes provoquées par une peur, une angoisse. Des spasmes infantiles ont été rapportés mais restent exceptionnels. Un fait très particulier est la présence intermittente d’un « tremblement » grossier ;  il s’agit en fait de myoclonies rythmiques rapides sans correspondance avec les anomalies de  l’EEG standard ;  l’origine corticale de ces myoclonies a pu être mise en évidence par les techniques de « moyennage rétrograde ». Il peut exister un continuum entre les myoclonies et des status myocloniques qui ne doivent pas être méconnus. L’enfant perd alors son hyperactivité habituelle, il devient trop calme, peu réactif et absent avec des myoclonies erratiques continues. Lors de ces crises qui peuvent durer plusieurs heures ou plusieurs jours, l’enfant apparaît exceptionnellement lent dans ses réactions et dans ses mouvements, et sa coordination et son équilibre sont nettement détériorés. Pendant ces périodes, le développement peut ralentir, stagner ou même régresser. Il reprend progressivement son cours habituel quand les crises d'épilepsie sont à nouveau équilibrées. Il est maintenant bien démontré que le phénotype bien défini du syndrome d’Angelman et en particulier l’épilepsie ont une sévérité variable, fonction du type génétique : les cas avec délétion sont les plus sévères, suivis par les mutations d’UBE3A puis par les isodisomies et mutations de l’empreinte. Le ou les gènes responsables de l’épilepsie et du myoclonus ne sont pas encore connus. Le gène UBE3A est un candidat, avec un modèle  d’étude chez la souris.  

Traitements médicaux : L’épilepsie du syndrome d’Angelman a un profil pharmacologique particulier. Les traitements efficaces sont le valproate, les benzodiazépines, l’ethosuccimide et la lamotrigine tandis que la carbamazépine et le vigabatrin sont aggravants. Le piracétam est efficace sur les myoclonies corticales. L’efficacité du lévétiracétam semble variable, mais n’est pas suffisamment évaluée. Dans certains cas les crises d'épilepsie peuvent être difficiles à équilibrer par les médicaments (on parle alors d’épilepsie pharmaco-résistante). La thérapie doit être équilibrée entre la qualité de vie et les effets secondaires. Evolution : De manière générale, les crises d’épilepsie deviennent de moins en moins fréquentes au-delà de l'âge de cinq ans, pour devenir plus rares après l'âge de 10 ans.                              L’évolution est marquée le plus souvent par une diminution des crises à l’adolescence. L’activité d’ondes lentes à 4–6 Hz disparaît après 12 ans mais des ondes lentes bi-frontales intermittentes peuvent persister. A partir de l’adolescence, les myoclonies peuvent être plus fréquentes. Cependant les crises peuvent parfois persister à l’âge adulte.

L’AFSA et les familles touchées par le syndrome d’Angelman ont besoin de vous. Afin de les aider, plusieurs moyens sont à votre disposition

Nous Soutenir