Déformation du squelette et prise en charge orthopédique
Le professeur WICART, orthopédiste pédiatre, nous a fait l’immense honneur d’être présent pour notre assemblée générale le samedi 23 mai 2009 et il s’est prêté au jeu des questions réponses avec les familles présentes et qui avaient quelques éclaircissements ou conseils à demander sur le thème des problèmes de déformation du squelette et de la prise en charge orthopédique.
Ce que nous avons retenu, c’est que chaque enfant est unique et les progrès ou difficultés ne sont pas forcement transposable de l’un à l’autre. Chaque enfant évolue à son rythme avec les problèmes qui seront les siens. Cependant quelques règles générales peuvent être retenues. Très souvent nos enfants vont rencontrer des difficultés au niveau locomoteur et notamment lors des poussées de croissance à l’adolescence qui est la période de tous les dangers nous a-t-il dit. Le rachis est le plus fréquemment touché avec le risque de scoliose mais d’autres déformations peuvent survenir sur d’autres articulations (la cheville par exemple avec le risque de pied en équin). Un suivi régulier annuel doit être effectué par des professionnels sensibilisés à ces pathologies, qu’il soit orthopédiste pédiatre, médecin de rééducation ou autre médecin. L’apport de la kinésithérapie est important avec une séance hebdomadaire ou bimensuelle pour maintenir les acquis et assurer une surveillance de l’évolution de nos enfants. Nous, parents nous ne sommes pas les mieux placés pour nous rendre compte des difficultés nouvelles de nos enfants parce que nous les voyons tous les jours. Mais si une visite annuelle chez le médecin spécialiste suffit, durant cette année il faut maintenir une surveillance et le kinésithérapeute peut être ce professionnel qui assure le lien. Il a donc une place stratégique de toute première importance. La condition pour que ce réseau de prise charge fonctionne bien, c’est que les informations et les courriers circulent bien entre les différents professionnels : orthopédiste pédiatre, neurologue pédiatre, médecin rééducateur, kinésithérapeute, médecin referant, médecin de l’institut accueillant l’enfant et c’est notre place que de veiller à cette libre circulation des informations.
Lorsque des déformations apparaissent, le traitement de première intention est l’appareillage, le corset pour la scoliose par exemple. Si l’appareillage n’a pas sa place en préventif, il faut l’installer le plus rapidement possible dés l’apparition des troubles pour corriger les déformations et maintenir la colonne vertébrale ou toute autre articulation en bonne posture. Un appareillage mis en place précocement génère moins de gêne que lorsque les déformations sont installées et que la correction à apporter est plus importante. La toxine botulique peut être utilisée comme traitement adjuvant pour faciliter l’adaptation à l’appareillage mais cela reste du domaine de spécialistes. L’intérêt du corset dans les scolioses est multiple. Le premier est fonctionnel, l’enfant qui a un effondrement de sa colonne vertébrale lié à sa scoliose n’aura plus besoin d’utiliser son énergie pour se redresser. Le deuxième intérêt est respiratoire, car le port du corset facilite la fonction respiratoire et évite des complications dans ce domaine là. L’étape suivante est la chirurgie. La décision chirurgicale doit être bien pesée et anticipée avec des consultations préopératoires pour faire un bilan osseux complet et que l’intervention se fasse sur un os solide, augurant d’un résultat plus favorable que si l’os est fragile. La résistance de l’os est inversement proportionnelle aux contraintes qui sont exercées sur cet os (comme pour les cosmonautes). L’intérêt de la verticalisation, de la marche et des activités motrices est indéniable sans tomber dans l’excès. La verticalisation a un intérêt psychologique pour l’enfant, pour ses relations aux autres, elle a un intérêt pour la respiration, on respire beaucoup mieux debout qu’assis, le transit se fait mieux aussi. Le professeur WICART ne peut pas affirmer que les activités motrices aient un rôle préventif sur l’apparition ou l’aggravation d’une scoliose cependant elles permettent à un grand nombre de muscles de travailler et donc de maintenir une posture correcte. Pour stimuler nos enfants, il faut faire des choses qui leur plaisent. Ces activités motrices n’ont de sens et d’efficacité que si elles sont faites régulièrement et que si ça leur plait. Ainsi la piscine et la balnéothérapie, en plus de l’aspect ludique, on aussi leur intérêt dans le rapport au poids qui est différent quand on est dans l’eau Le risque d’aggravation d’une scoliose est lié au potentiel de croissance, dés que la croissance est achevée, le risque est moindre. Chez nos enfants, la puberté semble être plus tardive, donc le risque perdure jusqu’à 20 ou 25 ans et donc le suivi doit être assuré jusqu’à cet age là. En règle génale pour la mise en place d’un appareillage, il vaut mieux privilégier l’automne ou l’hiver si on a le choix. Une installation en fin de printemps ou en été est plus compliquée aussi bien en terme de confort et notamment de transpiration qu’en terme d’acceptation. Au début un corset doit être suivi tous les 6 mois pour tenir compte de la croissance de l’enfant et l’adapter au mieux.